Dinidinika ambany tafotrano niaraka tamin’i pasitera Rakotoharintsifa
Le fihavanana
Ainsi n’apprécie-t-il pas l’attitude antisectaire de son Eglise. « Plutôt que de condamner les chrétiens qui rejoignent les communautés pentecôtistes ou évangéliques, pourquoi ne pas nous interroger sur notre propre pratique ? La pastorale traditionnelle aurait-elle échoué ? » Et Tovo de revêtir sa casquette de sociologue des religions pour constater qu’il y a mieux à faire qu’attaquer ces renouveaux spirituels : aller y puiser de nouvelles forces.
Il refuse tout autant de condamner définitivement les religions ancestrales, terreau de cohésion sociale. Elles représentent un réseau de relations humaines, fondé sur le fameux fihavanana, cette forme de soutien mutuel lié aux racines communes. Lui aussi aime l’idée de connaître l’histoire de son lignage. Mais il s’arroge aussi un droit d’inventaire. Tout n’est pas bon à prendre dans l’histoire. « Prenons garde à ne pas idéaliser le Madagascar d’avant la colonisation. Si nous étions si formidables que cela, on n’en serait pas là ! »
Et de plaider pour faire advenir une version du siècle des Lumières, un esprit critique généralisé, un apprentissage à penser par soi-même. Une véritable révolution dans un pays où il est totalement incongru d’exprimer publiquement un désaccord.